#QualifCM2024: Une première de haut niveau pour les bleus de Reynaud
Les joueurs de la paire Reynaud/Haroun ont délivré un match convaincant face – il est vrai – à de fébriles norvégiens, dans une ambiance lavalloise surchauffée. De bon augure pour la suite de la campagne de qualifications pour le Mondial 2024. Net et sans bavure: 9 à 1.
Les images du match, télévisé sur Futsalzone et sous les commentaires de l’excellent Steeven Moreau, ne trompent pas: les fourmillements décelés ça et là pendant l’échauffement des joueurs non plus. Les bleus de Raphaël Reynaud semblaient heureux de se retrouver et impatients de commencer leur campagne qualificative pour la Coupe du Monde 2024, en ce samedi 8 octobre 2022.
Dans un espace Mayenne rempli de 3000 personnes, – donnant l’espoir que la France pourra à court terme devenir le pays de futsal tant espéré -, c’est une jeune équipe norvégienne coachée par le romain Silvio Crisari qui aura été le premier adversaire désigné pour affronter une séduisante équipe de France sur le papier, amputée de l’absence surprise d’Ayoub Saadaoui (Sporting de Paris).
Le nouveau visage de l’équipe de France « version Reynaud », façonné depuis un an, se devait de confirmer le bon résultat en amical obtenu face à la Croatie le 18 septembre dernier (toujours à Laval) sur le score fleuve de 4 à 0. Il sera utile aussi de rappeler que les espoirs restent grands pour une campagne de qualif réussies, le bilan du jeune coach auvergnat restant de 11 victoires pour 13 matchs (57 buts marqués pour 34 buts encaissés), sans omettre le fait que l’une des défaites concédés par la France face au Brésil le fut de justesse (3 à 4 à Toulon en avril dernier).
Autant dire que ce match face à la Norvège ne devait être qu’une confirmation de l’excellente forme de l’équipe nationale. Et ce fut le cas.
Pour ce 230ème match officiel depuis la création de l’équipe de France de futsal, c’est donc avec ambition que le premier cinq des bleus enfila rapidement un premier pion d’Abdessamad Mohammed (Laval), sur une offrande du néo-italien Nelson Lutin (Meta Catania) [reste 18:58]. 1 à 0. De l’entrain et de l’élan dès le départ et durant toute la partie ensuite, à l’image d’un Mamadou Touré (Acasa) dangereux devant la cage norvégienne de Ragnar Lodbok … de Ragnav.
Malgré quelques bonnes phases de jeu de la Norvège, c’est le nantais et toujours aussi remuant Steeve Bendali, après un « une-deux » avec Kévin Ramirez (Mouvaux), trompe le portier scandinave. 2 à 0 pour la France. [reste 15:19]. La France, durant ces cinq premières minutes, mis une pression folle sur des norvégiens qui seront dépassés durant toute la partie, à l’image de cette frappe lourde d’un Souheil Mouhoudine (Laval) qui n’hésitera pas à prendre sa chance du milieu du terrain [reste 8:45].
Les actions intéressantes se succédèrent ainsi tout au long de la première mi-temps, comme de cette belle action collective de Ronny Zakehi (Mouvaux) qui, sur une remise du parisien Belhaj, ratera tout de même le cadre, puis mettra rapidement le premier poteau d’une longue série, dont pourra témoigner la cage d’un Ragnav acculé. Ni le premier temps mort de Crisari, ni même les tentatives avortées des blancs, ne pourront stopper la fougue des bleus et d’un Souheil Mouhoudine à nouveau buteur sur une grosse frappe suite à une remise de Mohammed [reste 8:16]. 3 à 0. Un enthousiasme affiché par la France, à l’image du speaker du match qui ne cessera de donner de la voix, se permettant quelques mimiques digne d’un Johnny des grands soirs.
Durant toute cette fin de première mi-temps, nous aurons été convaincu par l »apport rassurant d’un Kévin Ramirez à qui les fricadelles du nord réussissent finalement plutôt bien. A l’image de français investis, parfois peut-être un peu trop; les français étant à 5 fautes, avec des consignes de prudence sans doute données par le banc. Mais courageusement et de manière appréciable, les compagnons de Durot continuèrent à pousser et faire montre d’étaler leur talent: Bendali qui tente de marquer dos au but, poteau de Mamadou Touré (celui du Barça), poteau d’un très bon Younes Ahssen, et un autre poteau de Mamadou Touré après une remise du bethunois Menendez. Le tout à moins de 3 minutes de la pause.
La France est dans le vrai. Et cela fait chaud au coeur.
La seconde mi-temps sera, de manière générale, synonyme de rouleau compresseur tricolore. But de l’excellent Mamadou Touré (Paris Acasa) suite à une remise, encore lui, de Nelson Lutin, dès les premières minutes de la seconde mi-temps. 4 à 0 [reste 17:51] Quelques secondes plus tard: powerplay et un cadeau de Sid Belhaj pour Bendali qui marque, et une action initialement rondement menée par un très convaincant Joevin Durot (Anvers). 5 à 0 pour les français [reste 17:05].
Si la performance d’un N’Gala -blessé- aura il est vrai laissé les observateurs sur leur faim dans un premier temps (à l’image de cette action ratée face à Ragnav en début de première mi-temps ou de plusieurs dribbles ratés), la prestation de haute voltige de Mamadou Touré d’Acasa aura mis tout le monde d’accord. Ce même Touré qui, sur un caviar de Mohammed, ira tromper à nouveau le portier adverse. 6 à 0. Clair et limpide.
Comme marque de confiance et de la proximité avec ses joueurs, le sélectionneur Raphaël Reynaud n’hésitera pas, malgré la satisfaction d’un très bon Durot, à faire entrer le gardien local Louis Marquet (Etoile Lavalloise), auteur immédiatement d’un très bel arrêt [reste 6:20]. Première cape en bleu chez lui. Magnifique.
Comme nous le disions, l’entrée en jeu de N’Gala nous aura laissé sur notre faim. Mais cela aura été sans compter sur la pugnacité du francilien qui se sera par la suite mit au diapason du niveau de toute l’équipe, à l’image de sa passe décisive sur le côté droit pour Mamadou Touré le catalan. 7 à 0 [reste 5:01].
C’est quelques minutes plus tard, après une tentative avortée de N’Gala, que Souheil Mouhoudine, le 2ème meilleur buteur en activité de la sélection, viendra marquer son 36ème but en sélection. 8 à 0. [reste 1:33].
L’excès d’engagement de la France, qui aura plié le match depuis longtemps, sera fidèle à l’adage « No Pain no gain », se traduisant par un jet franc concédé suite à une faute de Belhaj. S’ensuivra un bel arrêt du local Marquet, sous les acclamations du public mayennais venu en nombre. De quoi augmenter le capital confiance du gardien de l’Etoile pour sa première apparition.
Nelson Lutin, convoqué in-extremis suite au forfait de Saadaoui du Sporting, offrira un ultime caviar pour une ultime réalisation de Mohammed, encore lui, suite à un pressing très haut de poulains sans cesse encouragé par le coach adjoint Haroun sur son banc. 9 à 0 [reste 0:35].
A quelques secondes de la fin de la partie, la Norvège sauvera l’honneur par Andreassen, suite à un jet franc – évitable – offert à la Norvège. Anecdotique. 9 à 1.
Cette 4ème victoire de l’histoire face aux norvégiens fait du bien, au-dela du score fleuve. Nous savons aussi que l’enjeu d’une qualification directe pour la Coupe du Monde 2024 répond à des modalités bien trop complexes dans la zone Europe, aussi. Oui, le chemin est et sera (très) long. Cette victoire en compétition officielle, confirmant celle face à la Croatie en amical en septembre dernier, fera surtout écho à l’arrivée plus que positive et au nouvel élan apporté par la nouvelle paire Reynaud-Haroun. Ils étaient attendus. Grâce aussi à cela, la France sera observée, encore plus qu’avant. Depuis un an, cette France new-look n’aura cessée de convaincre et d’apporter des gages de haute qualité: victoire au tournoi des 4 nations, prestation convaincante face au Brésil et à la Slovénie en avril dernier etc.
La preuve par la régularité et non plus par l’exploit soudain. Il ne s’agira plus du « miracle » d’une victoire (inattendue pour beaucoup) à l’Euro 2018 face à l’Espagne. On a déjà oublié. La France est désormais sûre de ses forces et le prouve par l’image qu’elle donne depuis un an. Cela se voit clairement sur le parquet. Le casting et la méthode sont bonnes. L’espoir de progression rassure. Si tout reste perfectible bien sûr, la France tient le bon bout et devra poursuivre dans sa lancée.