Français de l’étranger: Lahaye, le « calcio a 5 » au coeur
Victor Lahaye nous accordé un moment afin de répondre à quelques questions, lui qui évolue de l’autre côté des Alpes, plus précisément en Italie. Avec quelques autres français qui se comptent sur le doigt de la main, le chambérien a bien voulu nous en dire plus sur une trajectoire qui l’aura notamment mené à la Sampdoria en début de saison puis dans la région de Venise, en Serie B.
MadeinFutsal: Pourrais-tu te présenter, notamment pour ceux qui ne te connaissent pas encore?
Je m’appelle Victor Lahaye, et je suis un futsaleur âgé de 24 ans, actuellement en Italie. J’évolue en Serie B dans le club de Miti Vicinalis, en Série B.
Nous t’avions quitté il y a 2 ans et tu évoluais à l’époque à Elledi Carmagnola, dans la région de Turin (Serie B). Peux-tu nous présenter ton parcours en club depuis ?
Lorsque j’étais à Carmagnola, où l’aventure se passait très bien et club dans lequel j’ai passé 3 saisons, j’ai dû revenir en France à cause du Covid. J’avais donc signé l’an passé à Goal FC (ndlr: Régionale 1 Auvergne-Rhône-Alpes) où j’ai pu vivre une année riche d’apprentissage malgré une année blanche sportivement, toujours à cause du Covid. J’ai tout de même pu continuer à m’entrainer et surtout obtenir un BMF (ndlr: Brevet Moniteur de Football). Au début de cette saison, j’ai signé à la Sampdoria de Gênes pour 3 mois, pour signer ensuite au Miti Vicinalis jusqu’à la fin de cette saison, en Serie B.
Pourquoi avoir choisir de retourner en Italie (à la Sampdoria) en début de saison? Avais-tu eu des propositions en France ?
Cela c’était fait très tôt. La Sampdoria m’avait déjà fait une offre début mai. Je m’étais restreint à 2 possibilités: celle de rester au sein de l’ambitieux projet du Goal FC ou saisir l’opportunité d’évoluer et la chance de pouvoir évoluer à la Sampdoria en Serie A2. J’ai finalement opté pour la Samp pour plusieurs motifs. Ce fut une expérience relativement courte mais ce fut très enrichissant. Une expérience qui ne pourra que me servir à l’avenir.
Tu as donc signé à Miti Vicinalis. Peux-tu nous présenter ton club, plutôt peu connu en France?
Miti Vicinalis est un club historique de Serie B italienne. Les objectifs affichés restent de se stabiliser en Serie B. Le club est très axé sur la formation des jeunes. Le côté intéressant du projet est justement qu’en plus d’y être joueur, je peux aussi y mettre à profit mon brevet de moniteur pour transmettre aux plus jeunes en tant qu’entraineur (une centaine de jeunes, de 8 à 19 ans). Côté terrain, la situation du club était plutôt compliquée à mon arrivée et l’équipe n’avait engrangée aucun point après 6 journées. Depuis novembre, on a réussi à prendre des points et sortir de la zone rouge. Chaque week-end depuis, on continue sur cette dynamique pour espérer aller chercher une place en playoffs pour la montée.
Quel est ton bilan sportif comptable depuis ton arrivée en Vénétie? Tu scores plutôt pas mal en ce début d’année?
Oui, c’est vrai. J’en suis en 6 buts en 10 matchs.
Peux-tu nous parler de ton équipe? Quel est son style de jeu? Comment le coach t’utilises t-il dans son système?
Miti Vicinalis est une équipe avec un 5 majeur d’expérience et un effectif composé essentiellement de jeunes joueurs. Le coach m’utilise de plusieurs manières mais je suis surtout là pour apporter de l’équilibre et faire des différences par le dribble. J’ai la chance d’avoir sa confiance et d’avoir beaucoup de temps de jeu à chaque match.
Qui sont les prétendants à la montée en championnat et quels sont vos objectifs?
Les prétendants sont Pordenone et Maccan Prata. Notre objectif est clairement d’aller chercher une place en playoffs.
Tu as été, avec entre autres Ramirez ou Leclercq, parmi les premiers français à tenter ta chance à l’étranger. Que penses-tu de l’expatriation récente de plusieurs français comme Mohammed en Italie ou Benslama en Espagne notamment? Cette tendance doit-elle, selon toi, se développer pour bonifier le football en salle français?
Pouvoir explorer de nouvelles cultures est déjà très enrichissant, tant humainement que sportivement. Pouvoir s’expatrier, changer de région ou de pays, est une bonne chose pour pouvoir s’améliorer. C’est une bonne prise de risque je pense. Et puis, si le joueur s’améliore, c’est toujours bénéfique pour le futsal français.
Te souviens-tu de ton dernier match en bleu? Quelle impression ta dernière sélection t’avait t-elle laissée? Est-ce que cela te manque?
Je me souviens parfaitement. Bien entendu. Comme à chaque fois, plein d’émotions. La dernière fois en bleu, c’était pour un stage de détection en A. Sans parler de mes sélections en U19. Porter le maillot bleu ne peut être qu’un grand et bel objectif. Rien de plus beau de défendre les couleurs de son pays. Je continue de mon côté à travailler en club et faire mon maximum pour pouvoir à l’avenir revêtir à nouveau la tunique bleu !
Comment as-tu accueilli la nomination de Raphaël Reynaud à la tête de la sélection A FFF? C’est un coach que tu connais plutôt bien?
Du point de vue humain, je suis très heureux pour lui. C’est lui qui a mené le projet ambitieux du Pôle France et c’est aussi grâce à lui que j’ai pu porter le maillot bleu de l’équipe de France. D’un point de vue purement sportif, c’est certainement le coach français le plus prompt à mener la sélection vers le top, j’en suis sûr!
Justement, on a pu voir ces derniers mois que le nouveau sélectionneur pouvait faire « bouger les lignes » en convoquant de nouveaux visages (on pense à Benslama qui évolue en D3 espagnole et quelques apparitions avec l’équipe A de Cartagène). Est-ce que cela peut te donner de l’espoir, surtout que le sélectionneur te connaît parfaitement pour t’avoir eu en sélection Jeunes ?
Oui, c’est vrai que depuis son arrivée on voit plus de jeunes et de nouveaux visages. Je pense que c’est une bonne chose en général et cela me donne encore plus de force pour performer en club. Je me donne à 110% avec le défi d’évoluer dans un club reconnu en Italie, mais plutôt peu connu en France.
Que peut-on vous souhaiter de meilleur à court terme et à moyen terme?
La santé. Sinon du beau jeu et des buts.
Quel est pour toi ce qui fait l’originalité du football en salle italien, concernant le style de jeu, en comparaison avec la France?
La rigueur tactique peut-être. Sans doute moins avancé qu’en Espagne mais mieux que dans d’autres championnats.