Sellami (Pdt ACCS): « une rétrogradation en D2 injuste »
C’est au travers d’un communiqué officiel que le club d’ACCS a indiqué qu’il jouerait bien en D2 la saison 2021-2022. Après la décision de rétrogradation administrative déjà prononcée par la DNCG, le club des Hauts-de-Seine avait dernièrement tenté de faire appel à la conciliation du CNOSF, en vain. Le verdict est donc bien tombé. Plutôt que d’en rester au stade de la simple lecture d’un communiqué, MadeInFutsal a jugé intéressant d’aller directement à la rencontre du président altoséquanais, Sami SELLAMI, afin de recueillir ses sentiments, d’évoquer avec lui la situation et l’avenir de son club, mais également le cas des départs de joueurs dont Ricardinho.
MadeinFutsal: Président Sellami. Bonjour. Après la décision de rélégation prise par la DNCG,et suite à votre communiqué, votre descente est désormais actée, la conciliation du CNOSF n’ayant pas aboutie. Quel est votre sentiment ?
S. Sellami: “J’ai le sentiment d’être un peu seul à vouloir que le futsal français grandisse et puisse avoir le niveau qu’il mérite. Surtout triste de voir avec quel entrain la FFF s’est battue devant le CNOSF pour que la décision soit maintenue alors qu’on attendait cette énergie il y a un an et demi, lorsqu’on leur a demandé de nous aider à faire de notre opération de recrutement un succès et une vitrine”.
« Cela aurait été mieux de comprendre le contexte et de saluer notre gestion »
Quels sont les points, dans le détail, qui vous ont été reprochés par la DNCG? Quels ont été les garanties que vous avez tenté de leur apporter ?
S. Sellami “Je ne vais pas rentrer dans le détail car il s’agit surtout de choses techniques, mais dans les grandes lignes, il y a eu un budget prévisionnel écrit en mai/juin 2020 qui a constamment été revu à la baisse en rapport avec l’évolution de la crise sanitaire, de la fermeture au public, de subventions prévues non réalisées, de recettes évènementielles qui n’ont pu avoir lieu etc.
La DNCG nous a aussi reproché d’avoir bénéficié de l’activité partielle alors que nous avons joué, sauf que c’est dans les webinaires de la FFF qu’on a pu découvrir notre droit à solliciter cette aide, et surtout que nous avons chômé uniquement les heures destinées aux académies. Elle nous a aussi reproché les partenariats qui n’ont pu être réalisés à cause des restrictions. De surcroit, la Direction Régionale de l’Emploi, après une longue enquête, nous a confirmé le droit d’utiliser le dispositif de l’activité partielle.
Selon nous, la DNCG a donc gardé les charges prévues au départ et retirer les recettes manquantes. Sauf que les dépenses prévues n’ont pas été réalisées car elles dépendaient d’évènements que nous n’avons pu faire. Grosso modo, la DNCG a eu des doutes sur nos comptes. Même si nous avons fortement réduit notre masse salariale, apporté les garanties du soutien financier de nos partenaires, apporté plus de 300 000 euros de nouveaux sponsors et un budget 2022 largement bénéficiaire, la DNCG n’a regardé, à notre sens, que les risques, sans prendre en compte les garanties apportées. J’ai vraiment ressenti notre passage devant la DNCG comme un procès en sorcellerie, comme plié d’avance.
Cela aurait été mieux de comprendre le contexte et de saluer notre gestion, nous permettant au final d’être à l’équilibre financièrement, malgré une crise sanitaire sans précédent.”
« le bilan sera à l’équilibre »
Vous confirmez donc que votre bilan 2020-2021 n’est pas déficitaire et que le prévisionnel 2021-2022 présenté à la DNCG était, selon vous, à l’équilibre ? C’est bien cela ?
S. Sellami: “Pour 2020-2021, il s’agit d’un état puisque notre année comptable n’est pas encore finie. Mais le bilan sera à l’équilibre. Pour 2021-2022, il sera hyper positif puisque le budget prévisionnel est très minimaliste. Puisque l’on a été retrogradé, le problème est qu’il y a un risque de perdre les nouveaux partenaires qu’on avait négocié en tant que Champion de France de D1. Pour résumer, la DNCG nous dit qu’il y a un risque pour le club si nous jouons en D1, alors que c’est la décision de rétrogradation qui nous met en porte-à-faux via à vis de nos nouveaux sponsors.”
« la FFF a imposé la DNCG (…) sans que les clubs aient la moindre culture de ce type de contrôle »
Pardonnez notre manque de connaissance en la matière, mais est-ce que la DNCG contrôle les clubs de futsal de D1 (relativement jeunes) selon les mêmes critères que les clubs à 11? Si oui, jugez-vous cela justifié ? Est-ce un choix volontaire des clubs de D1 d’être “assujetis” à la DNCG, ou est-ce une obligation qui vous est imposée ?
S. Sellami: “La DNCG contrôle les clubs de D1 Futsal comme les clubs de National et de foot féminin. Selon moi, elle ne connait en rien la spécificité du futsal ni la réalité du futsal. La FFF a imposé la DNCG cette saison, l’année dernière ce n’était que consultatif (sans sanctions). C’est donc la première année qu’elle officie en tant que gendarme financier, en pleine crise de COVID, et surtout sans que les clubs de futsal aient la moindre culture de ce type de contrôle.
Il faut savoir que, contrairement au football à 11, le futsal est un sport mal identifié par les communes et surtout vu comme très nouveau, confondu avec le five. Du coup, c’est beaucoup trop tôt pour exiger quoi que ce soit d’un club de futsal, alors que le travail de pédagogie et de communication autour de ce sport est encore loin d’être fini.
Enfin, il n’y a rien qui permette de professionnaliser ce sport en France. Ni contrats ou droits TV, ni subventions comme au foot féminin. La FFF a instauré la Licence Club à 20 000 Euros pour justifier l’arrivée de la DNCG, mais c’est pour moi une insulte à l’intelligence de n’importe quelle personne raisonnable. 20 000 euros, cela ne finance même pas le poste d’une secrétaire.
Avant de contrôler, il faut financer et investir, aujourd’hui la FFF se donne le droit de juger des clubs qui se structurent à la sueur de leur front et qui, selon moi, ne bénéficient en rien du soutien de la fédération pour convaincre des partenaires. Le championnat de France est totalement dévalorisé et il est même un ralentissement à la négociation de partenariats. C’est le branding fait par les clubs et la promotion que l’on réalise qui permet de rendre attractif notre sport. Après 10 ans de développement, aucune télévision n’est prête à diffuser gratuitement la D1. Notre club s’est fait payer pour être diffusé à la télévision et on s’est débrouillé seuls. Si la FFF annonce un diffuseur, il faudra regarder si c’est l’ensemble des matchs qui seront diffusés ou juste une affiche de temps en temps. Même avec cela, cela n’excuse en rien 11 ans sans diffuseurs. Si la saison prochaine un diffuseur TV est annoncé, ce sera surtout grâce à l’investissement qu’ACCS aura fait cette saison en termes de captation et de promotion, non pas pour une autre raison”.
Vous évoquez plus haut le rôle d’une FFF qui “se serait battue contre vous” lors de votre passage devant le CNOSF. Pourquoi affirmez-vous cela ? Vous semblez déçu. Qu’attendiez-vous ?
S. Sellami: “J’ai cru qu’il y avait une indépendance entre la DNCG et la FFF. Je pensais aussi la FFF compréhensive avec le contexte du futsal, contrairement à la DNCG. Devant le CNOSF, les représentants de la FFF ont, selon moi, refusé toute négociation. Pour moi, cette sanction n’a aucun sens à part nous faire perdre du temps et de l’argent. L’encadrement de la masse salariale aurait été plus justifiée par rapport aux doutes évoqués. On a vu des clubs de foot en Ligue 1 dans des conditions bien plus fragiles et être maintenus dans un championnat professionnel, avec des obligations financières réelles, alors que pour jouer en D1 Futsal il n’y en a aucune! Un club peut jouer en D1 Futsal avec 50 000 Euros de budget et aucun salarié”.
« la FFF a une vision limitée de l’avenir du futsal »
Dans votre communiqué, vous évoquez le fait de “sanctionner un club qui ne correspond par au modèle fédéral dé développement ou à l’idée que se font certains de l’avenir du futsal français”. Selon vous, en quoi ACCS ne correspondrait pas au modèle voulu. Quel serait ce modèle recherché ?
S. Sellami: “ACCS n’est pas un club de football professionnel avec une section futsal, ni un club propriété d’une entreprise avec plusieurs millions de chiffre d’affaires, qui irait financer des joueurs pour gagner. Notre modèle est un modèle associatif issu des quartiers populaires de France, dirigé par des jeunes issus des banlieues, qui cherche à grandir et à relier le sport aux autres valeurs sociales et citoyennes. Ca dépasse largement le sport business.
Je crois que la FFF se plaint depuis très longtemps que le futsal puisse être associé à l’image de la banlieue et des quartiers. Selon moi, elle perçoit cela comme une faille. Le football est géré par des fonds d’investissement ou des milliardaires. Pas le futsal.
De manière plus générale, je ne crois pas que les gens qui n’ont de perspectives que l’argent ou la politique soient les meilleurs dirigeants pour le sport. Je crois au contraire que le sport est vecteur de valeurs de notre société et qu’il est d’abord social, culturel et vecteur de lien social. Qui de meilleurs que ceux qui ont grandit dans la pauvreté, l’exclusion pour diriger le sport ?
A mon sens et pour en revenir à la fédération, la FFF a une vision limitée de l’avenir du futsal. C’est une fédération qui gère le plus grand vivier de footballeurs du monde et qui a connu de grands succès depuis 1998 avec l’équipe nationale de football. Cela voile la réalité du travail de nos championnats. »
« le club a toujours fait le nécessaire pour honorer ses engagements »
Certaines rumeurs de départs de certains joueurs qui n’auraient pas été payés ont t-elles pu semer le doute quant à votre capacité financière?
S. Sellami: “Effectivement, il y a certains joueurs qui ne sont plus dans le projet qui font campagne pour décrédibiliser le club. Pour l’instant, le club n’a pas répondu. Mais cela viendra en son temps. Cela n’aurait pas du entrer en compte car étant dans notre droit.
Le club a connu des difficultés financières lors de sa première saison en D1, dues à des oppositions politiques internes à la ville de Villeneuve-La-Garenne, qui aura eu comme conséquence des coupes financières en plein milieu de saison, ainsi qu’un lot de souci dont le club pâti encore d’ailleurs. Mais dans le même temps, le club aura été accueilli et soutenu par la Ville d’Asnières. Il y a donc eu un temps d’adaptation. Cela a été une période délicate et le club a vécu presque uniquement que sur ses fonds propres et des dons pendant une année et demi. Cela a effectivement causé quelques problèmes de trésorerie, des paiements en décalé etc., mais le club a toujours fait le nécessaire pour honorer ses engagements. N’oublions pas qu’il y a aussi eu la coupure Covid de mars 2020 durant laquelle notre club a choisi de payer les joueurs jusqu’à juin, ceci pesant aussi sur nos finances.
ACCS est un club qui valorise ses collaborateurs en les mettant dans des conditions très confortables. Tous les acteurs qui adhèrent au projet n’ont aucun souci majeurs avec le club. En revanche, les opportunistes et les mercenaires sont frustrés par notre modèle: “pourquoi untel gagne plus que moi, pourquoi untel a une plus belle voiture que moi etc etc”.
Avec l’influence de certains ennemis du club, il s’agit pour eux de mettre le doute dans la tête de nos joueurs et du staff pour créer du conflit en interne et ébranler le club. C’est sournois et surtout indigne des valeurs du sport. Globalement, ACCS est un club qui paie très bien et qui met ses collaborateurs en avant. Maintenant, c’est un projet d’investissement et celui que le rejoint le sait. Nous avons toujours eu bonne réputation et maintenant, nous avons besoin de sortir de cette période difficile pour récolter les fruits de nos investissements”.
« il n’y a eu aucun mouvement de soutien par les clubs de D1 »
Dans votre communiqué, vous évoquez un “manque de solidarité de certains clubs de D1 ou d’acteurs du futsal”? Sans forcément les nommer, qu’auriez-vous attendu comme soutien ou actions? Pouvez-vous en dire plus?
S. Sellami: “ACCS a soutenu la démarche des clubs de D1 cette saison alors que nous n’en étions ni les initiateurs ni les rédacteurs (ndlr: au sujet des aides de déplacement). Nous n’avons jamais fait de lobbying dirigé contre la FFF ni de politique avant cette saison. Sur cette démarche en particulier, j’ai pensé qu’il était important de sensibiliser la fédération sur l’importance d’accompagner les clubs et la D1, car étant dans une phase charnière avec l’opportunité de faire passer le futsal français au niveau supérieur.
Cette solidarité d’ACCS aura finalement porté préjudice au club vis-à-vis de la FFF qui s’est sans doute senti trahie et dont les conséquences ont été fortes pour nous: le président Le Graët a reçu trois dirigeants de clubs de D1 fin avril sans volonté que je sois présent. Tout cela parce que ACCS a partagé le communiqué des clubs de D1 en l’état.
En revanche, lors de l’annonce de la rétrogradation d’ACCS, il n’y a eu aucun mouvement de soutien ou d’actions faites par les clubs de D1, avec lesquels je me suis battu pour obtenir des aides pour le futsal. Du coup, j’ai compris qu’on était ensemble pour demander de l’argent, mais seul assumer les conséquences. Surtout que je sais que certains clubs ont écrit à la DNCG pour nous dénoncer, il y a de cela un certain temps. Du coup, il est normal de faire savoir notre position concernant une présupposée solidarité des clubs de D1.”
« les clubs sont pour que la FFF finance seule, soit sont très passifs »
Ne pensez-vous pas qu’il serait justement temps que les clubs puissent mettre à plat leurs différends et créer leur association ou ligue de clubs (en lien avec la FFF), afin de s’unir et penser par eux-mêmes leur développement (droits TV, merchandising…), un peu comme en LNFS espagnole ? Qu’en pensez-vous? Sans même aller jusque là, pourquoi une telle ambiance délétère, telle que vous la décrivez?
S. Sellami: “Nous tentons depuis un certain temps de trouver une solution commune. Je suis pour le moment l’un des seuls à défendre un modèle LNFS ou LFP, les autres clubs sont pour la plupart soit pour que la FFF finance seule la développement du futsal en montrant “pattes blanches”, soit sont très passifs. Pour ma part, je crois qu’une association autonome, en charge du développement de la D1 et de la D2, est la seule solution viable à moyen terme”.
C’est donc acté. ACCS sera en D2 la saison prochaine. Quels sont les objectifs sportifs que vous afficherez clairement à votre staff?
S. Sellami: “Nous voulons remonter immédiatement en D1 et faire le plus parcours possible en Champion’s League. Pour la Coupe Nationale nous verrons. »
« les autres joueurs devraient tous rester »
Plusieurs départs ont déjà été actés (Velasco, Ortiz, Coelho, Belhaj notamment). Quid des internationaux toujours au club (Abdessamad, Lutin, N’Gala, Mouhoudine, Mesrar, Bakkali). Seront t-ils de la partie la saison prochaine ?
S. Sellami: “L’ensemble des départs a déjà été annoncé. Les autres joueurs devraient tous rester et ACCS comptera 6 nouvelles recrues. Nous allons sûrement prêter un voire deux joueurs car en D2 la compétitivité n’est pas la plus adaptée à tous”.
« Ricardinho est venu pour un projet, pas pour la D1 française »
Question que beaucoup se pose: le cas Ricardinho est-il réglé? Jouera t-il à ACCS, désormais en D2?
S. Sellami: “Ricardinho est venu pour un projet. Non pas pour la D1 française. Nous réfléchissons avec lui afin de continuer encore longtemps notre aventure commune”.
« la D2, c’est une perte de temps et d’argent »
Cette descente en D2, sans doute dur à avaler pour vous, sera t-elle un purgatoire ou, au contraire, la source d’un nouveau souffle pour votre club?
S. Sellami: “La D2, c’est surtout une perte de temps et d’argent. Ca n’est pas mérité au vu des efforts du club et de ses partenaires pour faire briller le futsal français”.
Quelles sont vos ambitions en ligue des Champions, compétition qui offrira, pour la première fois de son histoire, le champion en titre d’un pays rétrogradé en D2?
S. Sellami: “Le seul moyen de la rejouer la saison suivante sera de la gagner dès cette saison, puisque nous ne pourrons défendre notre titre”.
« ACCS sera un acteur qui contribuera à faire avancer la discipline »
Comment voyez-vous l’évolution du futsal français dans les années qui viennent ? Quel rôle ACCS aura à y jouer?
S. Sellami: “Pour moi, il faut une association nationale autonome qui gère les compétitions de D1 et de D2, en partenariat avec la FFF. C’est le seul moyen d’avoir un futsal avec son identité et son potentiel. ACCS sera un acteur qui contribuera à faire avancer la discipline”.
Président tantôt admiré, salué mais aussi décrié et critiqué, quelles sont vos motivations pour faire avancer le futsal de demain? Qu’avez-vous à dire à vos détracteurs observant votre descente en D2; des détracteurs vous reprochant souvent sur les réseaux sociaux une image parfois “trop présente” ou celle d’un club usant d’une communication pouvant paraître “bling-bling” ?
« ACCS est juste un club qui croit au futsal »
S. Sellami: “Je ne m’intéresse plus du tout aux commentaires sur les réseaux sociaux. J’estime que le futsal est un sport de niche, familial et qu’il reste normal d’être présent pour le défendre. Nous ne sommes pas en NBA ni en Premier League. C’est un sport à échelle humaine et chaque peut faire avancer le truc. Je pense que nous devons tous rester humbles et mon opinion c’est de rester proche des fans et des observateurs.
ACCS n’est ni “bling-bling”, ni arrogant, ni prétentieux: c’est juste un club qui croit au futsal, qui croit en la France et je sais, de coeur, que parfois il suffit d’y croire pour réaliser les rêves les plus fous. Nous nous sommes toujours assumés. On dit ce que l’on pense que cela plaise ou non, ce n’est pas important. Pour moi, faire parler du futsal est la priorité car la discipline manque cruellement de visibilité en France.”
« je compte sur tout le monde (…),encore plus après cette décision injuste »
Avez-vous un message particulier à adresser à vos supporters, à vos dirigeants, concernant le développement du club et les prochaines échéances à venir?
“ Je compte sur tout le monde pour nous supporter. Et encore plus après cette décision injuste. Nous allons continuer le travail que l’on a commencé, pour faire avancer la discipline et le club. Ce n’est pas le moment de lâcher. Au contraire, prouvons à tous qu’ils avaient tort de douter. La confiance créé la croissance donc je garde confiance en mon étoile et j’attends mon temps”.
L’avis de MadeinFutsal: il semblait important d’aller interroger le président du club champion de France 2020-2021 pour dépasser le simple cadre d’un communiqué de club. Force est de constater que la rétrogradation du club d’ACCS a de quoi étonner les observateurs, même si de plus en plus prévisible au fil des semaines. Que l’on aime ou pas, d’accord ou pas d’accord avec les propos de son président, il faudra reconnaître que le club du 92 aura propulsé ce futsal français des clubs sur le devant de la scène médiatique, avec des matchs épiques contre Pesaro ou le Barça en Champion’s League ayant fait vibrer, et en attirant de grands noms en son sein (dont certains devraient rester au club). Une communication réussie et des résultats sportifs au rendez-vous, donnant ainsi enfin de la valeur au titre de champion d’un pays souvent vu comme à la marge du futsal européen et mondial. Un travail bénéfique pour le futsal FIFA français effectué par ACCS (comme d’autres), allant aussi de pair avec tout le travail effectué par le staff « futsal » de la fédération avec l’équipe de France. Un futsal français, désormais également respecté sur le continent. Si les incompréhensions et les tensions existent entre la Fédération et certains de ses clubs, et au-delà de la déception et des arguments évoqués par le président d’ACCS, il faudra désormais nécessairement franchir un palier en privilégiant l’écoute, l’accompagnement, la concertation et le co-construction du futsal FFF de demain, avec l’aide de tous les acteurs, plutôt que d’assister à des joutes disciplinaires dont on se passerait bien, du point de vue des passionnés en tous cas. La France le mérite. Juste pour éviter de revoir à nouveau un club français champion, qui jouera la Ligue des Champions et … en D2. Une première dans l’Histoire du futsal européen, alors que la France n’a pas (encore) marqué de son empreinte le futsal continental et mondial, justement.
Le futsaliste français n’est pas difficile: il veut voir du futsal à la TV (et lire des articles de qualité!), des clubs et une équipe de France qui performent, des play-offs, du spectacle, des sourires, un futsal éthique gardant ses valeurs et son âme, un futsal géré comme du futsal, du rêve et des contrôle-semelles. Est-ce que cela est trop demandé ?