Toulouse: De Bruguières au TMFC, l’avenir sera finalement UJS

Toulouse: De Bruguières au TMFC, l’avenir sera finalement UJS

L’UJS Toulouse évoluera bien en D1 lors de la saison 2021-2022. Mais c’est une autre équipe de l’agglomération toulousaine qui manquera à l’appel: celle de la section Futsal du Toulouse Métropole Football Club . Exit la fusion, l’absorption ou tout autre termes pour sauver les apparences: l’équipe élite du TMFC Futsal (ex-Bruguières) n’existe plus. « The end of the carottes » pour le désormais ex-club du nord de Toulouse, qui trouvera finalement son salut à la présence … de l’UJS. Dans un roman comme le futsal n’en fait jamais, il se pourrait bien que le futsal de Toulouse en ressorte finalement grandit. MadeInFutsal essaie d’y voir plus clair.

De Bruguières au TMFC

Club historique du futsal français et créé en 2003, la section futsal du Bruguières Sporting Club avait l’habitude d’étrenner ses fameuses tuniques vertes fluo floquées de son célèbre sponsor Peugeot. Organisé autour de la famille Martinez, le BSC était à la fois un modèle de stabilité et de résultat: plusieurs fois champion régional (2006,2007 et 2009) et arrivée en Championnat de France, dès la la saison 2009-2010. Le club sera même classé 3ème à l’issue de cette saison. Vu de l’extérieur, un modèle de performance donc, et même un modèle de discrétion; les hauts-garonnais n’alimentant que très peu (voir jamais) la rubrique faits divers ou « buzz » des médias spécialisés. Tout à leur honneur.

Il avait quand même de la gueule ce maillot fluo (BSC face au KB)

Mais voilà, tout club doit parfois faire des choix pouvoir grandir. Et pour le BSC, la ville de Bruguières (6000 habitants) aura sans doute été trop limitée pour les ambitions d’un club relégué en seconde division à l’issue de la saison 2017-2018 et ce, pour la première fois de son histoire. Il faut dire que la proximité de la métropole toulousaine, de sa ville potentiellement généreuse en matière de subventions, de son Palais des Sports André Brouat (4000 places) ont de quoi attirer. Sans compter la tentation, sans doute existante, de se rapprocher un jour du Toulouse Football Club.

C’est donc à l’issue de cette saison 2017-2018 que le Bruguières SC transférera ses droits sportifs au Toulouse Métropole FC. Exit le maillot vert fluo floqué de la marque au lion, c’est désormais avec un maillot rayé noir et blanc que l’équipe évoluera, sous la direction de Jean-Christophe Martinez depuis la saison 2020-2021.

Le BSC, désormais TMFC, face à Mouvaux (ex-Orchies), en 2019-2020

L’espoir d’une section futsal désormais toulousaine.

Etant désormais implanté dans la capitale régionale, l’avenir du TMFC Futsal, section du club à 11 du même nom, s’annonçait sous les meilleures hospices. Entretenant historiquement une forte rivalité avec l’unique club de l’élite du futsal toulousain (l’UJS Toulouse) lorsque le club était à Bruguières, la section futsal du TMFC (désormais à Toulouse) pourra désormais se targuer d’avoir le soutien de la Ville de Toulouse, à en juger le montant conséquent des subventions qui seront alloués chaque année au TMFC (football et futsal), en comparaison à celui de l’UJS Toulouse, club futsal spécifique et historique de D1 de la ville, dont le faible montant aura de quoi étonner depuis plusieurs années. En 2018, l’UJS Toulouse recevra d’ailleurs 30800 euros de subventions, contre 25800 euros en 2020 (source data.toulousemetropole.fr). Pari gagnant donc pour le TMFC Futsal, qui stratégiquement, aura réussi son pari de s’installer durablement dans l’une des villes les plus dynamiques de France en matière de sport, et avoir la faveur apparente de la municipalité de la ville rose, au grand désespoir de l’UJS, qui devra se contenter de patienter et serrer les dents. Il n’y a qu’une place pour un club de D1 à Toulouse. Le message porté par les subventions aura le mérite d’être « on-ne-peut plus clair ».

Sportivement, le TMFC Futsal, aura réussi son pari: champion de D2 (2018-2019), le club obtiendra une cinquième place de D1 (2019-2020) et même une 4ème place en 2020-2021, à l’issue de « l’année du pangolin » (ou année du Covid). La rivalité sportive entre le TMFC et l’UJS perdurera, même si, selon nos sources, des discussions auront lieu dès mars 2021 au sujet des difficultés de la section futsal du Toulouse Métropole Futsal. Des difficultés ?

De l’espoir au fiasco.

L’absorption d’un club spécifique futsal par un club de football n’est pas de tout repos, et peut parfois même complètement capoter. Après l’espoir, c’est en effet la désillusion qui viendra toucher la section futsal du TMFC. Beaucoup ne voudront pas se l’avouer, guidé par les sirènes aveuglantes du football, mais l’exemple du
futsal au TMFC aura été un fiasco complet. Autant bien se préparer avant de faire le grand pas (lire notre article).

Juin 2021. Ce début d’été, synonyme pour beaucoup de déconfinement, sera la mois du clash au sein du Toulouse
Métropole Football. Le mois de la disparition pure et simple de la section futsal.

Comme le révèlera la Dêpeche du Midi dans son édition du 24 juin 2021, « des sections de ce club toulousain réputé ont assigné le président en justice en demandant sa révocation et la nomination d’un administrateur judiciaire sur fond de guerres intestines ». L’histoire pourra sembler rocambolesque, tel que présenté par le quotidien régional. Le club du Toulouse Métropole Football, « 813 licenciés » et subventionné à hauteur de « 160 000 euros annuels par la mairie de Toulouse et qui dispose de budgets conséquents, autour de 300 000 Euros pour le foot en salle » aurait un équilibre financier qui « n’a pas convaincu la DNCG de la Ligue qui demande des comptes à l’équipe de futsal » . Ne pouvant fournir à la DNCG la comptabilité de la section (tenue par le club de football à 11), la plaçant sous la menace d’une relégation, le « dirigeant de la section futsal a donc été contraint d’assigner en justice, en avril dernier, le président, Christian Ragout, pour obtenir les précieux documents ». Drôle d’ambiance … et de gestion, dans un club décrit dans l’article du quotidien comme « n’ayant pas tenue d’assemblée générale depuis 2 ans » , « n’ayant pas renouvelé son conseil d’administration dans un contexte de management décrit comme autoritaire et entretenant l’opacité » .

Résultat ? La direction du TMFC aura « attendu le 16 juin dernier pour rendre ses conclusions devant le tribunal » et une résolution aura été voté par le club fin juin … pour exclure la section futsal. Pour faire simple et faire taire le suspens: la section futsal du TMFC n’existe plus et ne prendra pas part au championnat de D1 version 2021-2022.
La fin d’une longue histoire pour Bruguières Futsal version TMFC, qui n’existe plus, ni sportivement, ni administrativement. De l’espoir suscité par l’absoption d’un club de futsal par un club à 11, ce mois de juin sonnera le glas d’un véritable fiasco.

L’UJS Toulouse à la rescousse

Stupeur dans les instances du football occitan. L’Occitanie vient de perdre l’un de ses représentants en D1. Un digne représentant classé 4ème à l’issue de la saison 2020-2021.
Il conviendra à présent de sauver les apparences et de trouver un dénouement digne d’une histoire qui risque de se répéter de plus Toulouse: en plus ces prochaines années, les sections futsal, non-prioritaires, risquant de ne devenir qu’une variable d’ajustement pour certains clubs à 11 ne « misant pas réellement sur le contrôle-semelle », si ce n’est que pour former, pendant un temps et conformément à la « mode du moment », de meilleurs footballeurs en herbe. La chose est dite. Mais comme il y a en tout mal un bien, les clubs spécifiques futsal tentés par le grand saut seront désormais avertis. L’exemple du Bruguières SC Futsal désormais comme valeur d’exemple.

Pour les acteurs déçus de la section futsal du TMFC, le salut viendra pourtant de son plus grand « ennemi »: l’UJS Toulouse.

Pour ceux qui ne connaisse pas bien l’UJS, le club président par Ahmed Chouki est l’autre grande force du futsal d’élite à Toulouse. Créé en 1991, le club est une valeur sûre du futsal français; lui qui se sera sauvé in-extremis de la relégation en cette fin de saison 2020-2021. Fort d’une école futsal de près de 200 jeunes, auréolé récemment du Label Futsal Jeunes OR, le club rouge et noir peut se targuer d’être un véritable et reconnu pôle de formation en double pratique (football-futsal), se permettant d’obtenir des résultats faisant pâlir le grand TFC. Le club aura d’ailleurs pour l’instant toujours refusé de fusionner avec son grand voisin, car ses résultats en matière de formation et pré-formation parlent pour lui.


Selon nos sources,c’est en ce début de juillet 2021 que naîtra la volonté d’une intégration des effectifs (dirigeants, coachs et joueurs) du TMFC Futsal au sein de l’UJS Toulouse. Quoiqu’en diront les médias main-stream et autres communiqués « politiquement corrects », il ne s’agira pas d’une fusion ni d’une absorption entre les deux entités, le TMFC Futsal n’existant plus, sans moyens d’actions pour poursuivre sa riche histoire. En effet, le processus de fusion étant hors délai (limite en juin) et aucun changement de nom ne pouvant avoir lieu (les changements de nom devant être soumis avant le 1er juin à la FFF – article 36 des règlements généraux), c’est donc sous le nom d’UJS TOULOUSE que se présentera le club au départ de la prochaine saison. Un UJS Toulouse new look, ayant intégré les effectifs de l’ex-TMFC Futsal, telle une véritable opération de sauvetage. Un véritable geste et un acte fort du club de l’UJS en faveur du futsal toulousain, qui n’aura désormais plus qu’un seul représentant en élite.

De l’UJS à l’UJS … new look.

Selon nos informations, l’intégration des effectifs du TMFC Futsal sera prochainement effectué au sein d’un UJS new look, et une coprésidence serait instaurée (avec aux commandes Ahmed CHOUKI, président historique, et Bertrand OLIVAN, chef d’entreprise de la région et président de l’ex-section futsal du TMFC). Côté staff, le coach devrait être, toujours selon nos informations, Jean-Christophe MARTINEZ, auparavant à la tête de l’équipe fanion du TMFC Futsal. De nombreux départs seraient prochainement annoncés, et seuls 5 à 6 joueurs de l’UJS serait conservés contre une dizaine issus de l’ex-TMFC. Affaire à suivre.

La volonté municipale non dissimulée de n’avoir qu’un seul club d’élite à Toulouse aura finalement été réalisée, mais personne n’aura été préparé à un tel virement de situation. Si pour beaucoup d’observateurs la municipalité pourrait paraître comme ayant misée sur le « mauvais cheval » par le passé, la Ville Rose pourra à présent se targuer d’avoir en son sein un club ambitieux, n’aspirant qu’à jouer les premiers rôles. Toulouse le mérite. Un UJS « new-look » bâti autour de passionnés, hier ennemis, mais aujourd’hui unis pour le meilleur … et le meilleur. Et c’est tant mieux. Quid désormais du soutien de la Ville pour cet UJS new-look ?

Le communiqué de l’UJS Toulouse du 17 juillet 2021